Dans les bois éternels

Publié le par Nuage

bois_eternels.jpgLe second roman policier blasonné d’un grand cerf (voir post précédent) est un bijou écrit par la reine française du genre, Fred Vargas. Vous ne trouverez aucune objectivité dans les lignes qui vont suivre parce que j’adore ce qu’écrit cette archéologue à la plume captivante et au style impeccable.  J’avais gardé en réserve Dans les bois éternels comme on retarde le plus longtemps possible un plaisir à déguster. 

Les amateurs retrouvent dans cette intrigue, le commissaire Adamsberg et son équipe de flics improbables. Ils ont le plaisir de voir reparaître brièvement l’archéologue Mathias de Debout les morts. Ils retrouvent aussi la construction typique de Fred Vargas qui se plait à ponctuer le récit de symboles plus que d’indices. Parmi ces symboles, un grand cerf, vous l’aurez deviné :

« - Il avait trois plaques rousses sur le flanc droit, et deux sur le gauche. C’est pour cela qu’on l’appelait le Grand Roussin.

Un frère, au fond, à tout le moins un cousin remué, pensa Veyrenc en croisant les bras. Robert s’agenouilla auprès du grand corps, et caressa son pelage. Dans la nuit de ce bois, sous la pluie continue, en compagnie de ces hommes mal rasés, Adamsberg devait faire un effort pour se convaincre qu’ailleurs, au même moment, des voitures roulaient dans des villes, des téléviseurs fonctionnaient. Les temps préhistoriques de Mathias se déroulaient sous ses yeux, intacts. Il n’arrivait plus à savoir si le Grand Roussin était un simple cerf ou bien un homme, ou bien une force divine abattue, volée, pillée. Un cerf qu’on peindrait sur les parois d’une grotte pour se souvenir et l’honorer.

- On l’enterrera demain, dit Robert en se relevant pesamment. » (p.186-187)

L’histoire et les mythes s’invitent dans le contexte contemporain d’une enquête policière. Même si le contexte est bien différent du Prédateur de CJ Box, un même cri  primitif est entendu. Le souffle des temps anciens passe sur l’équipe du commissaire Adamsberg. Les dérives psychiatriques aussi. 

Publié dans policier

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E
Oui Fred Vargas et son univers, oui on les lit comme des douceurs :-)
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