La Terre sans Mal
Nous sommes au Paraguay, en 1939. Eliane Goldshmidt est en mission ethnographique: elle est chargée, dans le cadre de son doctorat, de rédiger le premier dictionnaire Guarani-Français. Seule au milieu du village Aché (Guayaki) qui l'accueille, elle trouve un réconfort dans l'usage de son "bâton qui pleure" (son stylo) et raconte dans un journal la quête de ses hôtes à travers la forêt amazonienne. Ils cherchent "la Terre sans Mal".
"Je pense que nous l'avions trouvée... cette terre sans douleur, par un voyage intérieur où le paysage n'est au fond que le reflet du coeur, une âme exaucée.
Nous l'avions trouvée, mais nous n'osions y croire, car je l'ai compris bien après: ce n'est pas tant trouver qui compte, c'est de savoir qu'il n'y a plus rien à chercher. Et nous voulions encore chercher. C'est en cela que nous sommes humains, le doute n'effleure jamais les dieux..." (p.49)
Dans cette BD, Emmanuel Lepage (dessinateur) et Anne Sibran (scénariste et romancière, licenciée en anthropologie) prennent appui sur les travaux des anthropologues et ethnologues Pierre et Hélène Clastres qui ont profondément travaillé sur les sociétés sans pouvoir étatique et, dans ce cadre, sur le prophétisme Tupi-Guarani qu'ils expliquent par le désir de contrebalancer la montée du pouvoir du chef de tribu. Les Aché étaient à l'origine des chasseurs nomades. Leur sédentarisation liée au contact avec le monde occidental a conduit à l'installation progressive d'un système hiérarchique que le voyage vers "la Terre sans Mal" cherche à supprimer.
Références:
Emmanuel Lepage et Anne Sibran, La Terre sans Mal, Air Libre Dupuis, 2008.
"Je pense que nous l'avions trouvée... cette terre sans douleur, par un voyage intérieur où le paysage n'est au fond que le reflet du coeur, une âme exaucée.
Nous l'avions trouvée, mais nous n'osions y croire, car je l'ai compris bien après: ce n'est pas tant trouver qui compte, c'est de savoir qu'il n'y a plus rien à chercher. Et nous voulions encore chercher. C'est en cela que nous sommes humains, le doute n'effleure jamais les dieux..." (p.49)
Dans cette BD, Emmanuel Lepage (dessinateur) et Anne Sibran (scénariste et romancière, licenciée en anthropologie) prennent appui sur les travaux des anthropologues et ethnologues Pierre et Hélène Clastres qui ont profondément travaillé sur les sociétés sans pouvoir étatique et, dans ce cadre, sur le prophétisme Tupi-Guarani qu'ils expliquent par le désir de contrebalancer la montée du pouvoir du chef de tribu. Les Aché étaient à l'origine des chasseurs nomades. Leur sédentarisation liée au contact avec le monde occidental a conduit à l'installation progressive d'un système hiérarchique que le voyage vers "la Terre sans Mal" cherche à supprimer.
Références:
Emmanuel Lepage et Anne Sibran, La Terre sans Mal, Air Libre Dupuis, 2008.
Pierre Clastres, Chronique des indiens Guayaki, Plon, 1972.
Hélène Clastres, La Terre sans Mal. Le Prophétisme tupi-guarani, Le Seuil, 1975.
Eric Navet, "La quête de la Terre sans Mal chez les peuples traditionnels: l'exemple des Tupi-Guarani (Amérique du Sud)", Revue Le Portique n°10, 2002.